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Andreï Zviaguintsev, Елена / Elena

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Elena est la seconde femme de Vladimir, un riche retraité russe, qui a fait sa connaissance dix ans auparavant alors qu'il était hospitalisé et qu'elle était son infirmière. Leur union est désormais basée sur un rapport de servilité, Elena faisant fonction de bonne pour Vladimir, s'occupant de son luxueux appartement et de ses repas, dépendant de lui pour toutes ses dépenses auxquelles elle doit fournir reçus et justifications. Elle utilise sa faible pension pour aider son fils, Sergueï, père de deux enfants et sans emploi, lui aussi maltraitant sa femme qui tient le très modeste foyer par ses petits travaux. Sergueï et sa femme, s'ils ne trouvent pas les moyens de payer l'inscription à l'université de Sasha le verront partir pour l'armée. Ils incitent Elena à demander cet argent à son riche mari, ce que Vladimir refuse. Elena doit trouver cet argent pour payer les études de son petit-fils. Profitant d'un infarctus de son mari, elle décide de le tuer en lui substituant ses médicaments par du Viagra et, afin de toucher l'héritage, détruit le brouillon de son ultime testament. La famille d'Elena prend place dans ce nouveau milieu.

Je n'ai toujours pas vu "Le retour", mais il attend bien au chaud dans sa petite boîte et après Елена on va certainement le sortir.

La salle était comble (pour la séance de 18h30 aux Scala), bourrée de russes dont deux vieilles derrière nous qui farfouillant dans leur sac, pénible mais rigolo aussi, après de nombreux "chut!!!" elles se sont enfin tenues coites.

J'ai positivement adoré Le Bannissement, et j'avais placé trop d'espoirs en Elena.

Entendons-nous, c'est un très beau film, mais pour moi il n'est pas dans la catégorie des chefs-d'oeuvres comme Изгнание (tiens, les trois titres de Zviaguintsev tiennent en un mot...). Le sibérien de Novossibirsk a néanmoins fait un excellent film, créant une sorte de Raskolnikova - nettement moins cruelle que son original dostoïevskien, mais tout aussi torturée par le remord, dans le contexte de la société russe contemporaine. Femmes subissant leur difficile sort (ou destin, si l'on reste dans le registre de Fiodor Mikhaïlovitch), hommes égoïstes, ternes, bêtes et falots, sous l'éclairage de centrales atomiques péclotantes. Encore un hommage à Tarkovsky (Stalker), comme les nombreux clins d'oeil de Bannissement?

J'ai particulièrement aimé le traitement de l'image et la bande-son, on dirait du Glass, c'en est, merci Фи́лип Гласс. Et bravo à la prestation de Nadezhda Markina (Elena).

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  • Dernière modification : 2023/12/18 08:23
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