Lucas Belvaux, 38 témoins
Alors qu'elle rentre d'un voyage professionnel en Chine, Louise découvre que sa rue a été le théâtre d'un crime. Aucun témoin, tout le monde dormait. Paraît-il. Pierre, son mari, travaillait. Il était en mer. Paraît-il… La police enquête, la presse aussi. Jusqu'à cette nuit où Louise rêve. Elle rêve que Pierre lui parle dans son sommeil. Qu'il lui parle longuement. Lui qui, d'habitude, parle si peu.
Note Fred
On s'est fait une vraie séance ciné hier soir avec non pas un mais deux films, le deuxième était sans doute de trop. Après le (presque) magnifique Elena, voici que l'on quitte les steppes sibériennes pour le front atlantique. Le Havre semble inspirer les cinéastes, puique Belvaux y situe son dernier film, à l'instar de Kaurismaki.
Comme le disent les Inrocks: Avec la France de Vichy comme boussole et repère historique, Belvaux semble dire “tous collabos !” Plus dénonciateur qu’observateur nuancé, ce point de vue excessivement sombre et sentencieux rigidifie un film par ailleurs joué et réalisé avec un indéniable talent.
Bref... à part quelques scènes dignes d'intérêt (les scènes en mer, et celle au port, où l'on voit que Belvaux doit rester un grand gamin aimant voir les tracteurs, et enfin celle de la discussion entre Yvan Attal et Nicole Garcia, sur un bord de mer ou le varech évoque un vaste ossuraire...), il ne reste pas grand chose, à part la belle interprétation du flic François Feroleto et du magnifique procureur, Didier Sandre. Comme le dit ce dernier, il n'y a pas grand-chose à comprendre d'un si sordide fait divers, et sans doute pas de quoi en faire un film. Rendons hommage à la pauvre [Kitty Genovese], assassinée à New York en 1964, qui est à l'origine du livre dont Delvaux s'est inspiré et doit se retourner dans sa tombe.