Ryūsuke Hamaguchi, Drive My Car
Synopsis
Alors qu'il n'arrive toujours pas à se remettre d'un drame personnel, Yusuke Kafuku, acteur et metteur en scène de théâtre, accepte de monter Oncle Vania dans un festival, à Hiroshima. Il y fait la connaissance de Misaki, une jeune femme réservée qu'on lui a assignée comme chauffeure. Au fil des trajets, la sincérité croissante de leurs échanges les oblige à faire face à leur passé1).
Note Fred
“Conduis mon char”2) est un petit chef-d'oeuvre, et traite du deuil, de la responsabilité, de la culpabilité, d'exclusion et de la guérison, à travers un prisme théâtral axé sur mon auteur préféré, Tchekhov.
C'est poétique, cosmopolite, intelligent et bien filmé.
Et il y a une magnifique jeune actrice coréenne que je ne connaissais pas, Park Yoo-Rim3).
Que demande le peuple?
À propos de la fin
Dans la scène finale, Misaki fait des courses dans un supermarché coréen, en plein covid, puis retourne, seule, à la Saab 900 rouge et y retrouve un chien. Elle a perdu sa cicatrice. Sans doute qu'elle a fait la paix avec ses origines, qu'elle n'a plus besoin de sa marque pour porter le deuil de sa mère (ses mères pourrait-on dire), et que Yusuke a finalement perdu la vue - ou lui a simplement donné les clefs de la Saab pour rompre, lui aussi, avec le passé.