billets:2022:0305adam_roberts_la_chose_en_soi

Adam Roberts, La chose en soi

5170-zyab7l._sx195_.jpg

1986. Charles Gardner et Roy Curtius sont isolés sur une base en Antarctique. Ils participent au programme de recherche d’éventuels signaux en provenance d’une intelligence extraterrestre. Si Charles est pragmatique et expansif, Roy est taciturne et, surtout, obsédé par la lecture de la Critique de la raison pure.

Leur cohabitation forcée va virer à l’inimitié à cause d’une lettre : une de celles que Charles a reçues et qu’il a accepté de vendre, sans l’avoir lue, à Roy qui ne reçoit jamais de courrier. La tension est à son comble lorsque celui-ci prétend avoir résolu le paradoxe de Fermi grâce aux textes de Kant. Serait-il devenu fou ? Représente-t-il un danger, alors qu’une tempête éclate à l’extérieur et qu’aucun secours n’est envisageable avant plusieurs jours ? La vision récente du film The Thing, de John Carpenter, n’est pas pour rassurer Charles…

À la fois roman d’aventures drolatique et tour de force littéraire érudit, La Chose en soi nous emporte dans un voyage effréné à travers le temps et confirme l’immense talent d’Adam Roberts.

« On fait trop confiance à la technologie moderne, m’a-t-il dit un jour. La solution au paradoxe de Fermi ? Tout est là-dedans. » Et il s’est mis à caresser la couverture de la Critique [de la raison pure], tel un Ernst Blofeld flattant son chat blanc.

« Si tu le dis, mec », ai-je rétorqué.

La chose en soi nous emmène littéralement du pôle sud au pôle nord. Il y a quelques clichés qui auraient gagné à être évincés, et des longueurs dans les digressions scientifico-philosophico-kantiennes, mais dans l'ensemble on passe un très bon moment, avec surtout pas mal d'humour british bien décalé.


  • billets/2022/0305adam_roberts_la_chose_en_soi.txt
  • Dernière modification : 2023/12/27 06:04
  • de 127.0.0.1